CHAUSSON/FAURE

 

« Jamais je n'ai eu un tel succès. Je n'en reviens pas. Tout le monde à l'air de trouver le Concert très bien. Exécution très bonne, par moments admirable, et toujours si artistique ! Je me sens léger et joyeux, comme il ne m'est arrivé de l'être depuis longtemps. Cela me fait du bien et me donne du courage. Il me semble que je travaillerai avec plus de confiance à l'avenir. »
Voilà ce qu'écrit Chausson dans son Journal intime (encore inédit) à la date du 26 février 1892. À le lire, on devine bien son enthousiasme, son envie de créer. Car ce réel triomphe – un mot que sa modestie lui interdit d'écrire – est le premier !

On est souvent interrogé par la formation inhabituelle (piano, violon et quatuor) retenue par Chausson : par sa disposition instrumentale, l'oeuvre s'apparente au « concert » français tel que le conçut François Couperin au milieu du XVIIIème siècle, mais par son architecture, elle voisine le Quintette composé dix ans plus tôt par Franck. Chausson aurait-il réussi à marier le système harmonique de son maître et l'univers rythmique allégé de Fauré ?

Près de 30 ans plus tard, Fauré écrit le Quintette opus 115. Le 21 mai 1921, sa première audition à Paris connut un véritable triomphe. Son fils témoigne : « On s'attendait à une belle œuvre, mais pas à celle là. On savait bien que Gabriel Fauré était très haut : on ne croyait pas que, sans en avoir l'air, il fût parvenu à un tel sommet... Au dernier accord, tout le monde fut debout. On hurlait les mains tendues vers la grande loge des jurys où Gabriel Fauré, qui n'avait d'ailleurs rien entendu, était caché... ». Le succès de ce deuxième quintette, dont la richesse d;invention et la grandiose architecture dominent certainement la production tardive du musicien, n'a pas faibli.

L'oeuvre occupe dans la musique de chambre française, une place considérable, et... « compte assurément parmi les plus grands quintettes jamais écrits ; il a le souffle et la splendeur de celui de Schumann, c'est dire sa réussite exceptionnelle » (Jean-MIchel Nectoux).

Quintette pour piano et cordes, opus 115 en do mineur - Gabriel Fauré

Allegro moderato

Scherzo : allegro vivo

Andante moderato

Finale : allegro molto

Concert pour violon, piano et quatuor à cordes – Ernest Chausson

Décidé

Sicilienne

Grave

Très animé


 
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